Aujourd’hui vendredi 13, l’occasion de parler d’un thème philosophique (sans doute le plus crucial), même si son origine (la superstition) remonte à l’époque de Jésus et à la Cène. Lui et ses disciples sont treize à table, dont Judas. On connaît la suite …
Mais le sujet dépasse la simple croyance. Il nous parle de chance, de hasard, de malédiction, de destin. J’avoue n’avoir pas assez de culture philosophique pour exposer par A + B ce qu’on en dit les penseurs depuis l’Antiquité. Mais il est question je crois d’une question essentielle, celle de savoir si nos vies sont dictées par une main divine ou construites par notre seule volonté et libre arbitre. Destin tragique ou contrôle de nos existences et de fait de leur organisation sociale et politique ?
Par delà les considérations sociales justement, sommes-nous tous égaux dans le fait d’avoir ou non de la chance, d’être heureux, d’être libre ou esclave ? Pour Spinoza, ce sont les croyances et les superstitions qui nous poussent à avoir des « passions tristes » qui génèrent de la frustration, de la peur et de la colère (voire de la violence).
Dire par exemple « je n’ai pas de chance », c’est déjà rajouter à une ambiance défaitiste. Quoi faire ? Croiser les doigts, faire un nœud à son mouchoir, prier ? Ou laisser ce beau hasard nous donner à voir, à rencontrer, à aimer, à choisir ou pas. « Persévérer dans son être » selon le philosophe hollandais et admettre que nous ne devons pas séparer le spirituel du matériel et considérer que nous sommes tous créatures de « nature » et donc n’avons pas à craindre du mauvais sort.
Simplement, simplement si Dieu existe, j’aimerais qu’il fasse gagner la France lors de la finale de la Coupe du Monde dimanche. j’en profiterais aussi (pour forcer un peu plus le destin) pour ne surtout pas dire que nous sommes favoris. Pourquoi ? Par superstition.
(13/07/2018)