Deux ans déjà ont passé depuis l’écriture d’un poème « fondateur », mélange gris bleu. Celui-ci est réapparu hier sur mon compte Facebook, à la faveur des souvenirs que le réseau social a gardé lui en mémoire et qui remontent à la surface, qu’ils fassent plaisir ou non. Daté du 11 décembre 2017, le site que je gère n’était pas créé. Mais ces trois courtes strophes avaient du coup motivé la création d’un blog dédié. J’y trouvais une sorte de marque n’appartenant qu’à moi, portant un style particulier. Ce poème était une oeuvre qui me plaisait et s’était naturellement détachée de ma propre conscience. Devenue extérieure, étrangère pourtant. Elle s’était affranchie de son auteur.
Une sorte d’étendard dont le thème principal est l’Amour. Amour joyeux, amour malheureux, contrarié ou… absent. Que dit ce poème ? Il décrit quelqu’un marchant dans une allée bordée d’arbres entre automne et hiver et croisant les regards de femmes. Ces femmes dont les yeux sont éclairés par la lumière du matin expriment à la fois de la joie mais aussi de la tristesse. Mais le poème choisit plutôt le côté sombre, en évoquant dans la deuxième strophe les larmes des malheureuses. La description met en scène des couleurs et éléments suggestifs plutôt tristes ; le gris, le noir du trottoir, les feuilles mortes qui… se noient, les flaques, les regards vides, un ciel tourmenté. Plus que de la tristesse, c’est l’idée de la Mort qui ressort. Analogie de l’entrée dans l’hiver, l’annonce de la fin d’un cycle, celui de la Vie.
D’un autre côté, l’Espoir est toujours là, le bleu d’un ciel laissant apparaître par moments une lumière se reflétant dans leurs yeux. Gris morose, infini bleu ouvrant des champs d’élévation spirituelle, charnelle, idéale. Cet homme (ou cette femme) qui éprouve ce qu’on pourrait dénoncer comme étant de la pitié, se mettant lui-même au-dessus de ces pauvres femmes dans une situation de dominant, éprouve lui-même une profonde tristesse… Dans ce monde qu’il trouve noir et dont les êtres sont noircis par les douleurs de la Vie. Il aimerait leur dire combien il les respecte, les admire, les aime.
(12/12/2019)