Émilie

Émilie,

Tu es belle mon amour
Et ta voix !
Et tes mots !
Ô Muse !
Gloire à cette déesse
du beau langage,
Qu’écrive encore
De nouvelles pages
Et souffle aux mages
Les échos des images,
Des partages.
Au milieu des nuages,
Depuis l’Olympe,
Que retentissent
Les éternelles plaintes
Des mortels humains.

Tu es toi-même
Dans le secret
Des dieux.
À la fois
Tenante de la Vie
Et créatrice
De feux amoureux.
Pour de possibles
Vœux.
Élégante statue de chair,
Ton pouvoir a le don,
Loin du Cupidon,
De ramener
Les agneaux perdus
Auprès de leur mère.
Et de séduire
Les pères égarés
Auprès desquels
Tu insuffles Poésie,
Amour et Philosophie.

Emmanuel Boujet (19/04/2024)

Absolu amour

Mon cœur se noie
D’amour.
N’ai plus le choix
Tant attiré vers toi.

Tout autre
Paraît vide.
Est-ce cela l’Amour
Quand rien n’existe autour ?

Liens si forts
Qu’ils demandent
« Encore ! »
Dès l’instant
De la séparation
Des corps.

Une corde si amoureusement
Tendue,
Pleine de désirs confus,
D’un coup se distend
Et révèle un néant.

Comblé de petits riens,
Afin, néanmoins
De poursuivre un chemin
Qui serait nôtre
Demain.

Faudrait-il moins
De passion
Qui joue sur nous
Comme un poison ?

Êtres entiers,
Prisonniers,
Supplieraient
Plus de liberté.

De divertissements,
De détachement,
D’occupations utiles
Propres à la Raison.

Chacun dans sa vie,
Occupé déjà
A mille tracas,
Fait ce qu’il doit.

Devenons rêveurs
Dans un ailleurs
Qui n’a pas de loi
Mais qui a un toit.

Croyais ce cliché
D’amour absolu
Perdu à jamais.
Mais, grâce à toi,
Il renaît.

C’est le plus cadeau
Que tu me fais.

Emmanuel Boujet (14/04/2024)

Recommencement

Se tromper, c’est humain.
C’est finalement arriver.
Parvenir, c’est tenter,
Échouer
Et recommencer.
Refaire autrement
Pour un retour
Gagnant.

Regard rétréci,
Ébloui par la vie,
Ignorant d’autres
Champs de possibles
Dans les couloirs
Illimités de l’espace
Et du temps.

Bien sûr, souvent
Il faut choisir
Décider d’une aventure
Conforme à notre nature.
Quitte à s’adapter
Ou changer.
Personne ne vous
Contraint à avoir
Pieds et poings liés.

En un mot qui s’améliore
Redonne du ressort
Vers un meilleur sort.
Pas à pas, sans révolution,
Sans radicalité,
Faux semblants
Portés idéologiquement,
Religieusement,
Dogmatiquement.

Devenons notre propre maître,
De trimestre en trimestre,
Ne vendons pas nos cœurs
Et nos âmes
Sans les connaître nous-mêmes
Vraiment.
Inventons-nous perpétuellement
De meilleurs sentiments.
Affectons-nous d’office
Les plus beaux auspices.

Je t’ai trouvée, le temps est venu
De l’apaisement, d’une douceur
Retrouvée au bout d’un chemin pentu
Et fatigant.
Maintenant sans remords
Ni ressentiments.
Attendant l’aube sereinement
Pour un recommencement.

Emmanuel Boujet (09/04/2024)

Poème du 3 avril

Bouche plongée
Dans ton cou
Sens un parfum
Adulé des fous

Sucré, poivré, doré
Celui dont on peut espérer
quelque chose
Comme une hypnose

Sous cet alcôve
De cheveux noirs
Ondulés
Déliés en sacres
Inimaginés

Je t’imagine, oui, divine
Prête aux sacrements
De cœurs en tourments
Ivre de tendres moments

Donnant l’offrande
Sans en faire amende
Trouvant charmant
L’attente d’un amant

Je t’imagine déesse
D’un autre siècle
Oubliant le maintenant
Dur et sans sentiment

Si belle et pourtant
Si rétive dans le relâchement
Si rebelle dans l’accomplissement
Si persuadée que le mal est présent

Dans ce corps à reconquérir
Animal sauvage
Ne voulant aucune cage
Pourtant fait des ravages

Tout en toi est sensible
Jusqu’à la foi
En la Bible
Je n’y trouve rien de pénible

Plus sages seront les approches
Moins douloureux
Seront les reproches

Moments de désirs
Échappent au pire
Et font jouer les lyres
Dans des rythmes harmonieux

Et en ce Dieu
Éternel amoureux
Garde ton corps
Et ton âme

En moments merveilleux

Emmanuel Boujet (03/04/2024)

Ne pas lâcher

Ne pas lâcher
Ne pas te lâcher
T’oublier serait un péché
L’amour nous réunit
Toi tu t’évanouis

Ne sais à quel prix
Passion mienne
Ne semble pas la tienne
Suis dans la peine

Toujours en moi
Ne vois que toi
Et demande pourquoi ?

Jamais pris en défaut
Respectueux de tes aveux
S’interdisant de désirs audacieux

Se contente comme tu le veux
De tous petits peus

Finalement, ne souffre pas
De ce mystérieux affront
En fait un objet de passion

La passion ne s’accorde jamais
Elle est sienne et suit
Exclusivement sa voie

Chemin de joie
Chemin de croix

Ce que je sais
Est que je t’aime

Mais comment résister
A cet amour
Que tu me promets ?

Emmanuel Boujet (31/03/2024)

Pas sans toi

Je ne peux vivre sans toi,
L’ai déjà dit je crois
Lors de précédents émois.

Hurlant de douleur,
Le cœur mit une croix
De mauvais aloi
Sur toi.

Oubliant que la beauté
Révèle les clartés cachées
Qui, en mon âme, se dévoilent.

D’un tourbillon de vie
Facile est l’oubli,
Comblé par les folies.

Oubliant, oui,
Que tu es la plus jolie,
La plus tendre.
Pur cœur, pur amour, pure folie.

Sans cesse se tromper,
Toujours à côté,
Continuellement s’isoler.

Pantin décalé, rejeté ou admiré.
Ne sachant donc où aller,
Perdu dans un dédale de mensonges et de vérités.

Te trouvant au hasard,
Perdu toi aussi, cherchant
Quelque bras tendu.
Se retrouvant quelque part.

Vers ce lieu qui unit,
Quels que soient les indices.
Et fasse de nos vies
Une aventure sans bruit
Ni sacrifice.

Emmanuel Boujet (21/03/2024)

Murmures et tremblements

Dans une chambre, seul,
Manque mon amour. Visage idéal dans d’obscures beautés, toute mon âme y est consacré.

Ô nuit ! Tu lui seras décerné comme une couronne à mille diamants.

Place aux rêves brûlants faits de baisers ardents, de désirs imminents, de corps fusionnants.

Ecouter vibrer ta voix douce et tremblante murmurer « je t’aime » quand je te prends.
Sentir ton corps léger et doux gentiment me donner un séant et plonger ensemble dans un néant.

En oubliant, ne s’attachant qu’à nous finalement,
De ce qui importe vraiment,
Comme deux étoiles glissant dans le firmament.

Entendre des louanges de désirs
Puis de plaisirs,
Voix douces comme brises caressantes,
Voix dures comme matière de bois brut.

Retenir enfin deux corps agiles aux pieds d’argiles,
Se dire que ce qui reste de tout ça, ce sont les murmures et postures gracieuses qui résonneront dans l’éclat de nos voix.

Emmanuel Boujet (14/03/2024)

Love letter

L’absence d’un amour est possible,
Si la présence de l’amour est là,
Toujours en soi,
Quelle qu’en soit la manière.

Le plus beau serment amoureux n’est pas de toucher, serrer, étreindre un corps.
C’est d’avoir avec soi ce sentiment d’âme, cette profondeur infinie qui nous relie l’un à l’autre.
Sans besoin, sans envie,
Sorte de supraamour
Qui peut durer toujours.
On dirait amour platonique
Sans apparat, sans fric.
Comme adoration d’une déesse pouvant du jour au lendemain devenir pécheresse.
Je n’ai pas besoin de te serrer et t’embrasser encore.
Le goût de tes lèvres et la fermeté de tes hanches me permettent de rêver encore un peu.

Tant que durera cette idylle,
Je trouverai toute chose facile, envoûté par les sens,
Capté par un charme indéfinissable.

Non, je ne te veux pas.
Je veux juste garder des moments. Cela me suffit.
Ne veux pas d’autre bruit.

Relation peu commune
D’amoureux sous la lune
Dont le charnel compte
Pour des prunes.

Oui, mais si c’est cela que tu veux,
Je le veux aussi avec toi.
On ne s’encombrera pas
De désirs indélicats,
De rendez-vous manqués,
De tromperies déguisées.

On sera libres, chacun pour soi,

Jamais soumis, enfermés,
Terrés dans les volontés de l’autre, coupables de ses actions, de ses désirs, d’envies non satisfaites.

Je dis ça et pourtant je t’aime profondément et il se peut que j’aimerais te garder POUR moi toute la vie.

Qu’importe, car j’aime la liberté,
Cette valeur qui n’a plus de prix.
Notre amour platonique, poétique me suffit.
Il est le souffle d’une vie.
Ce souffle, cette vie gonflent mon cœur de nuit en nuit.

Emmanuel Boujet (09/03/2024)

Vie en corps

Le cœur battait
En te serrant,
T’embrassant,
Te redécouvrant.

Retrouvant une belle fille
Perdue, oubliée.
Personne en or,
Comme un trésor.

Embrassant tes lèvres,
Serrant ta taille,
Ai gagné une bataille.
Donne la fièvre.

D’accord pour un contrat
Délicieusement avec toi
Où l’amour existe toujours
Pour la continuité des jours.

Et des nuits
Pour que cessent nos ennuis.
Moments toujours différents,
Des mots, poèmes, jamais les mêmes.

Des projets,
Pas de regrets.
Des histoires
En quoi croire.

Je t’aime
Et sens en mon for intérieur
Une aventure dans un beau décor.
Ne vois pas d’autre sort

Pour deux corps
Demandant encore.
Pour deux vies
Suppliant la vie.

Emmanuel Boujet (27/02/2024)

Poème du 25 février

Oui, tu me manques.
Car, oui, me demande
Si tout cela a un sens,
Isolés en nous.

Croire en toi
Comme je pense
A l’absolu loi
De bon aloi.

Aujourd’hui, j ‘ai fait
De cette journée
Une occupation utile
Bien qu’un peu futile.

Ai pris soin des miens,
Caressé mon chat,
Échanger avec Papa,
Couper du bois.

Ton visage toujours en moi.
J’ai voulu t’oublier,
Pour continuer la vie
A laquelle toujours je crois.

Pourtant, tu es partout
Toujours autour de moi
Comme un très fort émoi.
Ma bouche t’attend.

Unique désir,
Aujourd’hui, maintenant,
Ouvre des instants,
Garde moi dans ton cœur !

Ton corps est une œuvre,
Pareil qu’en ton âme.
D’aucun blâme
Que poursuive ce charme.

Qui n’a pas compris
Ce qui m’a conquis
Oublie le mépris.
L’amour est sans prix.

Senti aujourd’hui
Que la vie est un bonheur
Plus que ce qui nous fait peur.

Elle est chaque jour
De l’hymne à l’Amour,
L’espoir d’un toujours
Autour de nous
Qui se fait jour.

Emmanuel Boujet (25/02/2024)

Petite mort

Ne vois que toi.
Un espoir,
Unique émoi
En qui croire.

Ne pas mentir
A ces soupirs.
Tout transpire
Dans ce rire.

Suis amoureux, oui.
Comment ne pas le dire
A une femme en désir
Porteuse d’un si beau sourire.

Te sens tremblante
Près de moi,
En attente
De je ne sais quoi.

Passé minuit,
Tu me dis :
Donne moi
De suite ta bite.

Je ne saurais
Pour ce qui te plaît
Prendre d’autre effet.
Te la donne sans vergogne.

Réveillées, les lèvres
Demandent l’offrande,
Langues déliées
Se mettent à l’amende.

Devine sous ta jupe
Aucun jeu de dupe.
Veux te prendre
En circonstances.

N’attendrai pas
Ce délicieux trépas
Indéfiniment.
Veux mourir maintenant

Avec toi.

(23/02/2024)

Temps d’effleurement

Aujourd’hui tout est gris
De l’aube jusqu’au midi.
Quelques bleus dans l’après-midi
Ne réjouissent que très peu mon esprit.

Je t’effleure et sens le vent
Délicatement
Nous atteindre en dedans.
Voilà le soleil.
Voici le récipient de miel.

Sans te vouloir vraiment,
Je t’attends. Retiens un parfum enivrant
Au-delà du temps.
Le temps d’une ivresse
Partagée avec une sage poétesse.

Cet impénétrable beauté
Me fait chanter
Dès le lever du jour.
Pourtant rien aux alentours.

De près en près
S’entremêlent les paroles
Que rien ne console.
Banale issue,
En cage, crié
En un esprit chagriné.

Emmanuel Boujet (20/02/2024)

Souffrance

Souffrir en silence
D’une douloureuse absence.
Après d’amours intenses,
De bains en bains de jouvence.

Essayer d’oublier ces moments
De vie et de folie
Ensemble dans une danse
Pareille à une transe.

Maintenant, autre est l’essence
D’une vie prise en conscience
Qui veut sauver sa chance
Face aux circonstances.

Tu ne m’as pas tout dit
Et n’ai pas compris
Quel mal t’avait pris
Loin de nous ici.

Comme d’autres femmes,
Tu as subi l’infâme.
Vécu d’insupportables drames.
Et du en supporter la charge.

Ta douleur est immense
Maintenant que j’y pense.
Dans ta fuite en avant,
Tu veux maîtriser le temps.

Ton temps mortifère n’est pas le mien.
Tant de vies sont encore possibles,
Même au-delà du visible.
Ne crois pas à l’impossible.

Emmanuel Boujet (04/02/2024)

Grâce en disgrâce

Rencontré une fille
Place St Anne.
Bleus à l’âme.
Yeux qui brillent.

Aimé ton rire, ton corps
Et ce charme en Bretagne.
Parcouru cette contrée,
Courant, marchant, sautant les gués.

Aimé ta grâce
Dans la disgrâce.
Pris dans nos mains les chagrins,
Les transformer en du rien.

Matinées occupées,
Soirées à oublier.
Histoires à raconter, souvent
A gorges déployées.

Ne me souviens pas
De n’avoir mieux vécu
Que dans ce cas,
Libre des tracas.

Pouvoir faire et refaire
Indéfiniment
En y trouvant
Du plaisir tout le temps.

Ne me souviens pas
Avoir goûté la vie
Aussi intensément
Et être aussi fort maintenant.

Tout ce que j’avais perdu
Ou dont j’avais été exclu,
Je le retrouvais
Pareillement.

Enfin je m’occupais d’un nouveau jardin,
De plantes et de fleurs
Pris dans un mouvement.
Chats en veux-tu en voilà

Me berçaient à nouveau dans une patiente douceur,
Éclairée dans un monde
Éloigné des noirceurs,
Êtres bienveillants, antidotes à l’ennui.

Bref, pars quand tu veux, ami.e !
Ne reste pas prisonnier d’un.e ennemi.e.
Courre dans une fuite éperdue !
Enfin, alors, tu retrouveras ton dû.

Emmanuel Boujet (30/12/2023)

Poème du 27 décembre

Ne prévoir rien de précis
Car, ici, tout est indécis.
T’aime, et ne t’aime pas.
Pardonne et donne à toi.

Tu me donnes ce corps,
Que de plaisirs encore !
Les mots que je bois en toi
Sont ce que je vois.

Oui je t’aime.
Ne regrette pas la promesse
Qui tient de la déesse,
Qui met en liesse.

Jamais ne tromperai
Ce que tu promets.
Dans tes mots, rires
Dont je ne peux souffrir.

Autour tout est haine,
Nous fait que de la peine,
Heureux dans un monde civilisé
Sommes comme des bébés.

Qui ne tètent que de l’amour
Pour exister toujours,
Alors que d’autres meurent dans des fours
Victimes de la barbarie qui courre.

Ce mal et cette médiocrité sont partout
Autour de nous et parmi nous.
Pourrons-nous empêcher
Ces diables d’exister ?

Je ne crois pas l’homme en son essence
Donner le plus mauvais en sa puissance,
Ignorer l’impuissance
Et impulser d’utiles connaissances.

Emmanuel Boujet (27/12/2023)

Illusoire mépris

Ne pas croire en tout
Ce qui est illusoire.
Prendre le goût de la vie
Même s’il n’est que mépris.

Te reste quand même
Des esprits dans la nuit,
Idées de folie, de joie
Réalités du monde ici.

Baisse ton voile et contemple,
Ce monde d’étoiles
Annonçant un monde idéal.
Sans de choix radical.

Prend la parole de l’autre
Comme le pourrait un apôtre.
Tisse le lien de bien
Avec ton prochain.

Si simple, ce monde incertain
Devrait unir les siens.
Ne sont pas des martiens
Mais bien d’utiles terriens.

Vois cette terre qui se meure,
Et y ajoute de la peur
Sans qu’aucun de nos cœurs
N’y voit un sentiment de malheur.

Les guerres, conflits
Garderont toujours l’envie.
Généreront toujours le bruit
De sentiments impunis.

Ces paroles ne sont que poésies,
Sans certitudes ni parti pris.
Elles sont une parole du monde
Qui m’appartient aussi.

Que m’importe finalement
Ce vacarme qui n’en finit,
Et réclame un silence dans la nuit ?
Qu’un ennui se révoltant

Dans un bout d’infini.

Emmanuel Boujet (14/12/2023)

Âmes jointes

Quitter sa femme
Donner une flamme.
Faire un drame
Dans un vacarme.

Joindre des âmes
Sans souci ni blâme
Jamais ne vous accable
Et faites de vous un coupable.

Faire du pire un mieux,
Certes un peu plus douloureux
Mais rendre les armes pour du charme
Sans y laisser de larmes.

Prendre un pauvre chat,
Combler je ne sais quoi.
Le confier à un père
Qui de personne n’espère.

Les rendre heureux
Tous les deux
Sans que personne
Ne questionne.

Te trouver toi,
Ignorante des lois
Mais sensible à la foi
Me la donnant toutefois.

Nature, logis et festin
Font de ce tout un bien.
Assis, ici, à tes côtés
Me donne l’envie de prier.

Emanuel Boujet (8/12/2023)

Poème de nuit

Arrivent des nuits où, souvent,
Me vient l’envie
D’écrire de la Poésie,
Et ce peut être un Bien.

Sommeil ne venant,
N’attend pas le soleil levant,
L ‘encrier crie famine,
Demande quelque sentiment.

Chercher des réponses
A d’innombrables attentes,
Sans que pour cela,
Tout ne tombe à plat.

Sont des messages autant à toi
Qu’à ceux qui n’aiment pas.
S’affichent dans une vie,
Sans trouble, sans mépris.

Sont fragments de vie,
Contours du jour et de la nuit,
Idéaux dans le commun ennui,
Gammes d’un monde sans bruit.

Oui, le calme obscur est propice
A embellir ce monde
Jonché d’immondices,
Important d’y donner des indices.

Oui, les poèmes sont des jeux
Dont les tours n’ont rien de malheureux.
Ils s’inspirent des vies qui viennent à eux
Et confortent les miséreux.

C’est une liberté qui s’affirme
Au-delà des simples rimes
Par laquelle vérités et beautés priment,
Sans rien qui ne les domine.

Oui, la Poésie est utile
Autant que le travail que j’estime.
Se démarque et, parfois, sublime une pensée
D’un monde dépassé.

Emmanuel Boujet (4/12/2023)

Austère hiver

Sentir venir l’hiver,
Comme on sent le printemps.
Pas celui des bourgeons s’éveillant.
L’odeur d’un hiver comme un univers.

Voir poindre la froidure,
Prévoyant des heures dures,
Réconfortées par les lunes
En place dans la fortune.

Les feuilles font leurs tapis,
Installent la chaleur boisée d’un salon,
Lieu de promenades de saison.
Son de toute chose prend écho.

Tout bruit rejaillit,
Cri, plainte, ennui
Prennent essor.
Veulent conjurer un sort.

Arbres en dormance
Ne sont pas en romance.
Oui, plus solides que l’on pense,
Enracinés pour notre défense.

Ces grands « hommes verts »
S’habillent pour l’hiver,
Ne se feront jamais la guerre,
Donneront même un goût de mystère.

Que triomphe l’Hiver,
Celui de la Terre
Qui n’attend pas plus de revers
Mais demandent les utiles stères.

Emmanuel Boujet (22/11/2023)

Complications

Oui, ceci est une tragédie,
Mais c’est aussi ça la vie.
N’importe qui, n’importe quand,
De n’importe quoi, mais pourtant

L’on se retrouve un temps,
Un temps intense, libre, vivant,
Passant, s’éclairant, parlant,
S’écrivant et luttant. Créant

Mais finissant, dangereusement.
Idéalement présent,
Sans cancans ni gniangnian
Laissant filer le temps.

Les astres toujours là,
Planètes alignées mais selon nos lois,
Humain chaos le plus haut
Dans ce cosmos où tout n’est qu’os.

Notre amour devient poussière
Et revient tout à la terre.
Ne sommes que pierres
Dans l’impitoyable univers.

Pourquoi ne pas partir
Retrouver un temps soit peu la lyre
Guidant indistinctement nos délires,
Seul(e)s mais heureux dans les rires ?

N’aime pas te voir pleurer.
Dire que tout a une fin.
Que les desseins ne sont que parchemins,
Que nulle part trouverons un chemin.

N’aime pas te voir souffrir,
Et, sans que tu y prennes du tien,
Voit en moi une heureuse fin.
T’aime mais ne peut te guérir.

Voir ton corps plus s’endolorir.
Ne veux plus le nourrir.
La vie n’est pas simple et,
Souvent, demande le temps de l’achèvement.

Emmanuel Boujet (18/11/2023)

Drapeaux et oripeaux

Rien ne pourra nous éloigner
De ce que la Nature a donné.
Le reste n’est que pauvreté
Semblable à des oripeaux

Portés en guise de drapeaux.
Personne n’empêchera les chevaux
De se lâcher et les idéaux d’avancer.
Face aux déshonneurs, revêtons des couleurs

De l’arc-en-ciel et des bonheurs.
Tout autre n’est que cupidité
Incarnée par le peu d’humanité
Ne veux pas faire ce métier.

J’enfouis mon cœur meurtri
Dans ton corps endolori.
Cœur et corps font un beau décor
Qui n’existe pas encore.

Magnifique, pourtant, la vie est là.
D’innombrables baisers inondent le monde,
Et devant des statues de fer et de fiel
Je préfère ton goût de miel.

Bref, l’amour est toujours là
Sans être raplapla.
Nos ébats le jurent
Et riment avec toujours.

Le chaos du monde
Demande qu’on le gronde.
En effet existe mais ne demande pas
Qu’on s’y désiste.

Je veux voir la douleur de cette fin
C’est la plus belle preuve du bien.
Entier, conscient, retrouver les siens,
Jamais ignore les liens.

Tu ne me crois pas dans ce que je sois,
Ne prends aucun signe qui m’assigne,
Mon but n’est pas la lutte,
Mais les actes sont des signes.

Notre amour d’alchimie
N’a rien avoir avec la chimie
Il parle de pleurs et de rires
Que seul un heureux hasard peut chérir.

Emmanuel Boujet (10/11/2023)

J’ai fait un rêve

Tard, le soir, dans les cauchemars,
Mon esprit endormi et calme
Fait la grève, une trêve,
N’accepte aucune entrave.

J’attends le brame
N’ayant rien d’infâme,
Fais vivre la flamme
Avec la plus belle des femmes.

Seul pourtant, fais avec mon âme
Scènes des plus véritables.
Refais la vie avec ce que l’on n’ a pas appris.
Et soudain, donne des éclaircies.

Jamais ne dirais ici
La solution du « déni ».
Manques et monstres
Dévoilent ce qui démontre.

Affreux les dieux de nos jours,
Oubliant les valeurs de l’Amour,
Faisant un vide autour
Ne mettant rien au jour.

Ami des cauchemars et rêves
Fais ce que je veux sans glaive
Ignore ce qu’est barbarie,
La mort n’a pas de prix.

Emmanuel Boujet (04/11/2023)

Poème engagé

Y a t-il quelque part
Un reste de lueur
Dans cette prison de peur
Où tout n’est que malheur ?

Quel moment d’espoir
Plus fort que le désespoir ?
Sommes devenus fantômes sous des dômes,
Misérables atomes.

S’en remettre aux Dieux,
Réflexe désastreux,
Car le Monde n’a pas de père
Jusqu’à preuve du contraire.

Massacrer pour cela
Est un non-Droit
Associé aux prédicats.
Triomphons du n’importe quoi !

Sommes-nous fiers de ce climat de guerre permanent ?
Et, malgré les prières des hommes raisonnants,
N’importe quel de nos pairs évoquerait un enfer
Bien humain pourtant.

Emmanuel Boujet (27/10/2023)

Autumn poetry

Faisons le pari de l’Amour.
Sans détour.
Ravissons-nous d’émois.
Sans poids.

Partageons les agapes
Avant que la peine frappe.
Et si tu n’en veux pas,
Peux te faire un œuf au plat.

Ouvrir des huîtres,
Gratter des moules,
Sans attendre la houle.
Remettre les pulls.

Dans la nuit obscure
Pullulent les chouettes,
Hululent sous les lunes,
Les chats ne sont pas loin.

La mer au loin,
Les vagues et le crachin
fourbissent l’amer et les câlins.
Tout s’évanouit dans nos mains.

Que vienne l’Automne !,
Champignons, gibiers,
Sonnez clairons, résonnez saisons !
Demain, ferons la salaison.

Bois, Forêts, retenez le mystère
Qui vous assigne à cette terre,
Redorer les signes
Que les êtres espèrent.

Ici, tout est luxe, calme et volonté,
Loin des laideurs, près des voluptés.
Les chats ne sont pas loin.
Enfilons nos pulls.

Emmanuel Boujet (18/10/2023)

Dans le temple

Dans le temple des Croyances,
Devait trouver du sens,
Mettre son âme en balance,
Gagner le numéro de la Chance.

Dans le temple des Illusions,
Combattait la confusion,
Refusant d’y trouver des raisons
Grosses comme une maison.

Dans le temple des Souvenirs,
Se rapprochait du meilleur et du pire,
Pensait retrouver l’innocence
Et la politique du Rire.

Dans le temple de l’Amour,
Faisait des rimes avec toujours,
Ignorant les mises à jour
De bonheurs en retour.

Dans le temple de l’Amitié,
Fait preuve de fidélité,
Partage idées et vies,
Sans parti pris.

Dans le temple de la Vie,
Contemple beautés et miracles,
Délaisse oracles et guerriers
Prévoyant la débâcle.

Dans le temple du Bonheur,
S’affranchit des malheurs,
Se crée un monde intérieur,
Prend, donne, sans erreur.

Emmanuel Boujet (17/10/2023)

Poésie sans nom

Tourne la page,
Devient plus sage.
Plus en cage,
Même sous l’orage.

Sage comme une image,
Blanche est la page
Telle un mirage
Attendant un page.

L’hirondelle dans le ciel
Atteint l’infiniment bleu.
Les nuages cotonneux
Se ramassent à la pelle.

Elle (l’hirondelle) virevolte sous l’éclair,
Ils (les nuages) déversent leur trop plein de pluies,
Rejaillissent dans l’écume
D’un beau clair de lune.

Dans les sous-bois,
Personne aux abois.
Quelques chiens de potence
Parfois en souffrance.

Ni les Bêtes ni les Hommes
Ne permettent qu’on lui pardonnent,
Cette tempête qui met en miettes
Et rend hagard des pieds à la tête.

Prisonniers des mauvaises
Et bonnes fées,
Les terriens atterrés
Se refilent des punaises.

De lit ou d’ailleurs,
Elles ne font plus peur,
Cherchant dans l’immensité
Quelque sang humain à leur portée.

Plus hauts et plus gros,
Les corbeaux ne lâchent pas prise
Tant que la méprise du « fromage »
Ne fasse l’objet d’une révise.

Aucun de nous (et tant mieux !),
Femmes, Hommes, Enfants, Objets,
Femmes ou Hommes – Objets,
Inanimés, animés

De bonnes ou mauvaises intentions,
N’imaginent que l’on puisse,
D’un trait au crayon,
Sauter et compter les moutons,

Et donner
Un titre
A ce poème
Qui n’a pas de nom.

Emmanuel Boujet (16/10/2023)

Heureux destin

Il n’est pas de ceux qui se laissent abattre
Dans ses cartes il a beaucoup d’atouts
Tel un funambule sur son fil il regarde devant
La tête droite, le regard fixe, les cheveux au vent

Bien sûr de ce piédestal, tout en assurance
Certains aimeraient le voir tomber, du moins se contrire
De ce destin imparable dont personne n’est coupable
La vie n’est pas un long fleuve tranquille

Que la morale guide de sa main de fer
Quelle que soit la manière
Chacun a le droit de conquérir sa Liberté
Pour le meilleur et pour le pire

(9/05/2018)

Lecture d’un extrait du roman de Gustave Flaubert « L’Éducation sentimentale » (1869)