Extrait du roman d’Antoine de St Exupéry « Le petit prince » (lecture)
Lecture d’un extrait du roman d’Amélie Nothomb « Stupeur et tremblements »
Lecture d’un extrait du roman de George Orwell « 1984 »
Lecture du poème « Le vin des chiffonniers » de Charles Baudelaire (1857)
Lecture d’un extrait de « L’ascension du mont Ventoux » de Pétrarque (1304-1374)
Tout se dénoue
Quand tout s’enchevêtre
Dans les branches de l’hêtre,
La lumière du sous-bois
S’évanouit ainsi.
La lumière du sous-bois
Adoucit l’ombre,
S’évanouit ainsi,
Installe la nuit.
Adoucit l’ombre.
Rayons se dissipent,
Installent la nuit
Des cimes jusqu’aux pieds.
Rayons se dissipent,
Doucement précipitent
Des cimes jusqu’aux pieds
De l’enchevêtrement naît un bois dormant.
Doucement précipitent
Des cimes jusqu’aux pieds
De l’enchevêtrement naît un bois dormant.
Doucement précipitent.
Le jour dans sa fuite
De l’enchevêtrement naît un bois charmant
Sans que l’on entende aucun chant.
Le jour dans sa fuite.
Rayons se dissipent
Sans que l’on entende aucun chant
Quand tout s’enchevêtre.
Quand tout se dénoue
Des cheveux jusqu’aux genoux
Dans la voix et le cou
Libérés les sens de la loi.
Des cheveux jusqu’aux genoux,
Du soir au matin,
Libérés les sens de la loi,
Ne refusant rien.
Du soir au matin,
Les yeux vides mais le coeur plein,
Ne refusant rien
Et reprendre un chemin.
Les yeux vides mais le coeur plein
Sourient les engourdies éprises
Et reprendre le chemin,
Dire « Allez viens ! »
Sourient les engourdies éprises.
Se noue alors dans l’effort
Dire « Allez viens ! »
Les noeuds alors sont autres et bienheureux
Se noue alors dans l’effort
Dans la voix et le cou
Les noeuds alors sont autres et bienheureux.
Quand tout se dénoue.
(19/10/2022)
Ce texte est issu d’un exercice réalisé dans le cadre d’un atelier d’écriture avec Céline Bourgouin (« sur le bout de la plume »)
Le meilleur à prendre
Attendre sans espérer,
Continuer sans regretter,
Aimer sans calculer,
Donner sans se tromper.
Les cœurs vivants
Qui se tendent bien
Et font les soleils levants.
Entendre des adagios
Et donner les sanglots
Ivres de sentiments,
Soins des tourments.
Crever l’abcès
Au cœur même,
Souffrant sans excès,
De celui qui aime.
Au fond de l’âme
Gît un esprit fendu
Perdu et reclus,
Comme un damne.
Qui n’existe encore
Que par un corps
Blessé, usé, désespéré
Qui veut meilleur sort.
Heureux je reste
Car, ici, avec envie
Je prends le meilleur
Des soucis dont tu fais parti.
je demeure ce serviteur
D’une idée d’ampleur.
Celle d’un amant transi
Attendant le moment.
Emmanuel Boujet (13/10/2022)
Idée d’Eternité
Choisir la peur,
Ignorer la leur.
Prendre le risque
Sanguin, le peu
Du parchemin,
La trouvaille du lendemain.
Donner le ton,
Jeter le jeton,
Rejeter le rejeton.
Suivre la pâleur
De ce qui n’a pas d’odeur.
Revenir toujours sur toi
Comme vers un au-delà.
Retenir ses larmes
D’un bonheur sans armes.
Demain, je partirai
L’esprit heureux
Oubliant ta voix,
Délaissant tes yeux.
Vivante en moi,
Abandonnant en toi
Tout espoir d’amant,
Perdu dans les comment(s).
Humant sur la dune,
Les longs cheveux
Éloignent la brume
Enchantée de l’Océan.
Les mains liées
Autant que les baisers
Donnent idée
De l’Éternité.
Je veux te fuir,
Même te bannir
Et, pourtant, j’aimerais
Doucement te ravir
Pour t’épargner de souffrir.
Puis, bercé par ton chant,
Pouvoir m’endormir
En rêvant
Te caressant
En de sublimes instants.
Oubliant le passé
Et le présent,
Découragé du temps.
Emmanuel Boujet (12/10/2022)
Limbes d’amour
Des toxiques saveurs de la peur,
Des honteuses bassesses où tout s’affaisse
Et, où nuages et éclairs se pressent,
Déesse brune, tu apaises la douleur.
Tes yeux amandes et ce sourire langoureux
Donnent plus de vie et de crédit à l’oubli
Que toutes les horreurs connues des aïeux.
Que rejaillissent au lieu des feux les beautés de la nuit !
Avec ton timbre de voix grave et doux,
Abonde en eaux claires et pures
Mers, fleuves, rivières et sources
Et m’y plonge amoureusement jusqu’au cou.
Peau dorée comme du bois l’Orée
Reçoit les plus beaux rayons parfumés,
Et cache en soi les plaisirs ensommeillés
Au cœur d’une vaste forêt qui peut tout protéger.
Là, au milieu des bruyères et des bourdaines,
L’âme y construit un monde idéal,
Près du vrai et loin de l’infâme
Où des ruisseaux verts et bleus irriguent la Beauté.
Fée, reine ou déesse, dame
D’un songe, d’une idée, d’un rêve jamais en peine
Ne retiens de cela qu’un lien d’amour
Inscrit dans les limbes où je suis toujours.
Comme toi, je ne suis d’aucun pays, d’aucune loi.
Les lueurs du jour, tièdeurs de la nuit,
Frémissements sous des arbres tremblants
Ne sont que vérités du Monde et de l’Amour
Ici et maintenant.
Pour celle – là, j’écrirai des vers indéfiniment
Te veux toute entière, serai secret comme une pierre.
Pour ne pas taire celui qui jamais ne ment,
Douloureuse autant qu’amoureuse la passion
Ne souffre d’aucun répit et ajoute en nous
Du trouble dans la Raison.
Emmanuel Boujet (25/09/2022)